Saint-Gervais, un bain de montagne
Le cahier des charges est toujours le même : un village authentique, assez dense pour qu’un parisien puisse y vivre mais sans être une usine à touristes, une position centrale dans de véritables montagnes.

Concernant le critère de véritables montagnes, avec quelque chose qui s’appelle « le mont Blanc » sur son territoire, Saint-Gervais peut le revendiquer sans peine. Il en est de même pour son caractère de village authentique intermédiaire central, loin de la foule de Chamonix.

Sa position dominante sur la vallée, plein ouest, offre de magnifiques couchers de soleils et la vue d’une mer de nuages descendant du désert de Platé du plus bel effet…


J1 - Samedi 20 juillet - Encore de la route

La chose est toujours la même : pour aller dans les Alpes, il faut se taper 700 bornes de bitume. Monotone ? Non, car c’est aussi la veille de l’arrivée du Tour de France, avec une arrivée au Semnoz. Une étape courte mais nerveuse où on espère voir Pierre Rolland garder le maillot à pois. C’est finalement Quintana qui endosse la mise dans un final qui a fait cracher l’autoradio…

J2 - Dimanche 21 juillet - Armancette et la recherche d’une recette (informatique) topo

Journée classique de mise en jambes vers la combe d’Armancette, après un petit passage à l’office du tourisme et au bureau des guides le matin. Cherchez l’erreur : on est au berceau de l’Alpinisme mais personne ne propose d’initiation ou d’école de glace, à croire qu’il n’existe que le mont Blanc.

La recherche de la recette, ce sera pour faire fonctionner le portable comme clé 3 G. Il y a du wifi public à St Gervais, mais très capricieux et impossible de faire fonctionner le téléphone  portable en clé 3G. Il refuse même de se connecter en USB et en a planté la carte SD avec dessus, notamment, les cartes IGN Sitytrail…. Et s’il y a une fois par an qu’elles servent, c’est là !

J’en ai même loupé l’arrivé du Tour de France.

J3 - Lundi 22 juillet - Refuge Albert 1er et tête de Balme : Pas grand-chose à déclarer topo

La prise de nerfs de la veille sur le portable cisaille les pattes dans la longue et pénible moraine montant au refuge Albert 1er. M’enfin, au final c’est tout de même une quinzaine de kilomètres et une quinzaine de centaines de kilomètres pour cette journée à la météo très grise, avec même un peu de grêle.

C’et aussi l’occasion d’avoir joué avec la frontière suisse, mais rien à déclarer en passant le col !

J4 - Mardi 23 juillet - Refuge de plan glacier par le col de Tricot : Ce n’est pas un Miage Topo

Voici The journée, longue d’une vingtaine de kilomètres pour environ 2000 m de dénivelé, avec un chemin en balcon qui, s’il est magnifique, n’en reste pas moins assez technique voire un peu exposé, et, surtout, épuisant.

Heureusement, la descente de la moraine jusqu’aux chalets de Miage est rapide.

Parti un peu tard, un peu tourné en rond au niveau de la Gruvaz et de Champel, je n’ai pas trainé au refuge, où l’orage commençait à menacer.

J5 - Mercredi 24 juillet - Le Prarion topo

Journée « de repos », chaude, voire très chaude, mais comme toujours, couverte. En effet, avec l’humidité des glaciers, rares sont les jours où les cumulus ne se développent pas dès la fin de matinée.

Journée de repos, avec promenade dans St Gervais le matin, tour des différents ponts (la mairie propose d’ailleurs un circuit des maisons fortes) et montée au Prarion depuis Bionnassay l’après-midi.

Ca aurait dû être une formalité, pliée en 2h30 : 10 km, 750 m de dénivelé sur la carte et que sur de la piste.

Mais vraiment il est passé le temps des montées à 500 m/h. C’est surtout la preuve qu’il n’y a pas de petite sortie en montagne et que même une balade quasi urbaine peut vite devenir très problématique : arrivé au Prarion, une cheville me fait mal juste à l’endroit d’appui de la chaussure : début de tendinite…La descente fut longue, très longue, avec la chaussure complètement ouverte…

J6 - Jeudi 25 juillet - Une journée d’eaux

L’ours des cavernes va être content : il retourne chez lui ! C’est en effet la matinée découverte spéléo,  avec une très belle cavité dans la falaise, après Balme (parking au niveau de l’épingle, au pied de la falaise).

Il s’agit d’une cavité pas trop argileuse mais assez humide, surtout dans un boyau où il est très compliqué de ne pas finir par poser un pied dans l’eau. Aucun regret toutefois d’avoir pris les chaussures de rando : c’est un confort d’accroche dans les pentes humides inégalé et très apprécié dans le bout d’espèce de via ferrata pour atteindre le point de descente en rappel. Heu, petit rappel: 50 m…

L’après-midi fut consacrée au tourisme, avec le centre de la nature montagnarde à Sallanches et les gorges de la Diosaz.

Le centre de la nature montagnarde, au delà des habituelles expositions taxidermistes, propose de très belles salles sur la formation des Alpes et l’histoire des glaciers.

Les gorges de la Diosaz sont, certes, touristiques mais valent vraiment le détour.

Le soir, la vuvuzela pris la direction de Meuuuuuuuuhhhhhgève pour profiter de la piscine. Mouais, Meuuuuuhhhhhgève, si on aime les Porsche Cayenne c’est pas mal, pour le reste ça fait village Disney.

J7 - Vendredi 26 juillet - Tour de la tête d’Areu, avec des bêtes à cornes Topo

Journée classique, à destination des Aravis et du col de la Forclaz avec l’espoir de voir des bêtes à cornes. Elles étaient là, mais beaucoup plus bas.

Il faut toujours chaud, avec le thermomètre du sac à dos bien exposé qui indique jusqu’à 40°C… Et donc toujours une barrière de nuages vers 3500 / 4000  m.

J8 - Samedi 27 juillet - Baraque des Rognes, pour être en rogne Topo

Direction le mont Blanc ! Du moins le départ de sa voie normal et l’espoir de rejoindre le refuge de Tête Rousse. Mais pas depuis le nid d’Aigle, ce serait trop simple, depuis Bellevue.

Sieur Peillex avait inauguré le chemin historique de la baraque des Rognes sauf que….arrivé à 2600, après 1000 m de grimpette, au pied de la barre rocheuse, alors qu’on voit le sommet 150 m plus haut on se retrouve face à un panneau interdisant l’accès à quiconque n’est pas équipé de piolet-crampons-casque, quand bien même à son début il est fait mention des partenaires de la restauration…

Faudrait savoir ! Soit on restaure, soit on le laisse comme produit pour les alpinistes. Il doit vraiment y avoir des maires qui ont  un problème avec les gens de la montagne par là.

Résultat, retour express à Bellevue pour attraper un tramway jusqu’au nid d’Aigle pour ensuite monter à pied vers Tête rousse. Par manque de temps, j’en suis resté au pierrier, justement, à l’arrivée de ce chemin des Rognes.

J’ai préféré faire la causette avec les bouquetins et étagnes au retour.

Par manque de temps, mais par un coup de chaud, malgré l’altitude. Il faut bien avouer qu’ailleurs en France c’est la canicule.

J9 - Dimanche 28 juillet - les gorges de l’Arveyron  Topo

Ce n’est pas tout mais déjà une bonne semaine à crapahuter. Journée détente avec juste un petit tour aux gorges de l’Arveyron, enfilade de la bédière de la mer de Glace ainsi qu’un peu de tourisme à Chamonix et un passage à la piscine.

Salutations admiratives aux personnels de l’office de haute montagne : des gens passionnés qui ne sont pas là pour renseigner des touristes mais pour discuter de leur passion. Chapeau !

J10 - Lundi 29 juillet - Barrage d’Emosson, digne de la mousson

Non seulement il pleut sur les Drus, mais il pleut dru. Très difficile de mettre le nez dehors. Direction donc les barrages d’Emosson pour la visite touristique et un peu de tourisme en Suisse.

Au retour, visite de la maison de la réserve des Aiguilles rouges, au col des Montets, puis comparaison des débits du Bon Nant à St. Gervais, avant et après la pluie. Il n’y a pas photo.













J11-12 - Mardi 30 juillet / mercredi 31 août - Traversée des Aiguilles rouges topo

Après un aller à bord du train du mont Blanc, c’est parti pour deux jours de traversée des Aiguilles rouges.

Pour la première fois le ciel se dégage, le blanc laiteux des nuages se retire au profit d’un bleu azure.

Le soir venu, le bivouac aux Lacs noirs fut magnifique, avec un inoubliable coucher de soleil. Autant dire qu’avant de voir ça on n’a jamais vu le soleil se coucher ! Et quel plaisir d’être en tête à tête avec les bouquetins au sortir de sa tente.

La remontée de la combe de la Glière fut, enfin, l’occasion de croiser UNE marmotte, la seule de tout le séjour….

J13 - Jeudi 1er juillet - Vallon de Bionnassay topo

Les Aiguilles rouges c’est joli mais fatiguant. Voici ce qui devait, a priori, être une journée tranquille dans le vallon de Bionnassay, histoire de voir la fameuse passerelle.

La moraine était tentante, elle se laisse plus que facilement gravir et je suis donc monté presque jusqu’au nid d’Aigle. Bah pour une journée tranquille ça fait tout de même une petite trotte à 18 km et 1500 m de dénivelé…

J14 - Vendredi 2 août - parc animalier du Merlet, idéal pour un bœuf

La journée des désillusions…

L’espoir d’aller trainer les crampons sur la Mer de glace et de s’affronter aux échelles pour rejoindre le refuge de la Charpoua ou du Couvercle.

Il y eut trois essais pour le mont Thabor, il y en a déjà eu deux pour la Mer de glace. La première en septembre 2011, trop fatgué du périple, avec détours, à la Jonction, la veille.

Ce sera donc pour la prochaine fois. En effet, arrivé à la caisse, je me suis rendu compte que le portefeuille était resté dans un autre pantalon à l’appartement…

Le temps de rentrer, l’après-midi fut donc une promenade au parc animalier du Merlet. Mouais bof. Sympa mais sans plus. Et puis même là, pas l’espoir de voir des marmottes de près.

Et puis qu’ai-je fait des photos ? J’ai dû les effacer et pas moyen de les récupérer sur la carte SD…..

J15 - Samedi 3 août - De l’Aiguille (du midi) au fil de l’arrête : le refuge des Cosmiques topo

Fini les vacances, fini Chamonix ? Pas tout à fait, il y aura une petite prolongation par Sixt-Fer à Cheval.

Pas tout à fait non plus car, avant, pour compenser l’oubli de la mer de Glace de la veille, direction l’Aiguille du midi, avec -en supplément, et pas donné le supplément !- le panoramique mont Blanc, en télécabine au dessus de la vallée blanche.

Ce doit être magnifique par ciel bleu, sous la grisaille c’est bien mais sans plus.

L’attrait de la journée n’est pas là : bien au fond du sac il y a le piolet et les crampons avec l’espoir de s’élancer sur l’arrête.

Sauf que là on n’est plus sur un chemin de randonnée où on peut jouer au touriste. On est sur une arrête, avec 1000 de vide à côté, en haute montagne. Sans avoir absolument besoin de jouer au mannequin du Vieux Campeur, il ne faut tout de même pas trop plaisanter… Est-ce inconscient d’y aller non encordé ? Comment passent les autres ?

Finalement, et après discussions, je me dis que l’affaire est jouable.

Elle est effectivement très jouable. Oui il y a l’espèce de nez qui est impressionnant mais ça ne dure pas longtemps et, vu la fréquentation, des marches sont taillées de facto.

La promenade sur  cette zone d’accumulation du Glacier du Géant alla jusqu’à l’abri Simon et le refuge des Cosmiques. Ce n’est, certes, pas du grand alpinisme mais ça donne sacrément envie d’y retourner, notamment pour une traversée de la vallée blanche.

Au demeurant, on se rend compte, qu’effectivement, la descente de ladite vallée est sacrément crevassée…

On se rend également compte que le temps change très vite : quelques coins de ciel bleu et quelques minutes plus tard une sorte de grésil et l’aiguille prise par le brouillard.

Ensuite, direction  Sixt, pour une nuit dans un camping du bout du monde, sans même réseau de téléphonie mobile !

La chaleur sévit encore : 22 °C à 1000 m d’altitude à minuit.

J16 - Dimanche 4 août - Le bout des vacances au bout du monde topo

Dernier jour, mais pas le moins intense. Le matin, direction « le bout du monde ». Il s’agit de l’espèce de cirque refermé, à côté du Fer à cheval, ceinturé d’une paroi dépassant les 1000 m. Ca a bien des airs de bout du monde.

L’après-midi fut l’occasion de sortir les longes de via ferrata  pour l’une des uniques via du coin. Belle via, intense ! Dommage, j’ai loupé le retour par la vire du Raffour (rien à voir avec l’ancien ministre) mais on ne peut pas tout faire et il y a encore 700 km de route. Avant, un dernier crochet par les anciennes gorges des Tines, aujourd’hui asséchées ainsi que la cassade du Rouget, reine des cascades.

C’est ensuite le retour pour la région parisienne.



Il en résulte donc un été contrasté, mais tout même agréable, dans une location sympathique, aux visiteurs inattendus.


Sa position dominante sur la vallée, plein ouest offre de magnifiques couchers de soleils et la vue d’une mer de nuages descendant du désert de Platé du plus bel effet…