Avec ses 3298 mètres le Vignemale constitue le toit des Pyrénées françaises, ce qui, en soit, en fait un bon objectif.

Son imposante silhouette abrite, au demeurant, le seul vrai glacier pyrénéen. Difficile d’aller ailleurs quand on veut sortir le piolet et les crampons.

Difficile d’aller ailleurs, également, quand on est seul, puisqu’il est assez peu crevassé pour ne pas avoir à penser aux techniques de mouflage…

S’il est majoritairement en neige (voire neige broyée par les crampons en fin de journée) on trouve quelques plaques de glace. On trouve aussi quelques crevassettes sur son chemin.

Difficile de se faire une idée de cette randonnée avant le départ, tant on trouve de tout comme description, du simple au double en difficulté ou en temps.

Réalisé en un peu moins de 7 heures, ça demande tout de même de parcourir le glacier presque au même rythme qu’un chemin raide et de se laisser descendre sans trop se ramasser.

La description du trajet est simple : suivre le chemin, passer les grottes de Bellevue (en fait simples niches taillées dans la pierre et dont, à l’odeur, on peut deviner qu’elles servent un peu trop de bivouac sauvage avec WC intégrés) et tourner à gauche.

Le chemin menant au glacier est bien visible et, puisque l’on quitte le GR, il y a une marque. Ne pas prendre le chemin légèrement en dessous des grottes.

Une fois que l’on a pris pied sur le glacier, le parcours est bien visible, et même cairné s’il arrive que l’on soit le premier de la saison à faire la trace.

L’action répétitive des crampons rendent cette neige sans consistance. Par moments, il n’est pas inopportun de sortir un peu de la trace pour retrouver de la portance. L’avantage c’est qu’au moins, si on glisse, le chat qui griffe doit au moins retrouver assez facilement de la prise.

Une fois la partie raide montée, on débouche sur une vaste zone qui semble plate mais qui ne l’est pas tant que ça…

C’est là que ça se complique, la trace unique s’effaçant. Le Vignemale, c’est celui qui est sur la droite après le couloir de Gaube.

Vu la fréquentation aux beaux jours, on trouve facilement quelqu’un pour demander sa route. A titre personnel, il n’y avait plus personne pour me préciser exactement l’endroit où l’on abandonne les crampons pour attaquer les 150 derniers mètres d’escalade.

On ne trouve pas grand-chose dessus, on voit ce couloir terminal classé de I à IV, ce qui fait tout de même une différence !

Une discussion à la descente avec des locaux m’a informé que le chemin final était en train de disparaître et qu’il fallait envisager de ne plus le définir comme « randonnée ».

En tous cas, seul et dernier sur le glacier, j’ai préféré jouer la prudence. Monter c’est une chose, après il faut encore descendre et l’erreur de trajet peut encore plus être problématique.

Retour par le même itinéraire, en profitant des marmottes du lac d’Ossoue. Pour rappel, c’est le même point de départ que l’accès au col de la Bernatoire, c’est dire si les colonies locales sont actives….

Vignemale depuis le barrage d'Ossoue
Randonnée réalisée le 29 juillet 2011 - mer de nuage entre 1800 et 2000 - se couvrant dans la journée
Massif :
Hautes-Pyrénées
Secteur :
Gavarnie
Diff :
4
Distance :
18
Altitude :
3298
(au mieux)
Dévivelé :
1500
Intérêt :
2
ATTENTION : d'expérience, même sur ce qui est classé comme une simple promenade, la boussole, la carte (que l'on saura lire !), l'altimètre voire le GPS sont des amis indispensables dès lors que le brouillard offre une visibilité de quelques dizaines de mètres et que l'on a perdu la bonne trace...
Alpinisme pyrénéen
vignemale3D
Vignemale 29-07-2011, Altitude - Distance